CHAPITRE 11 — L'ART DE DIRIGER

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CHAPITRE 11

L'ART DE DIRIGER

 

Les chefs doivent apprendre à être seuls ; ils y parviennent toujours s'ils aiment assez. Quelles sont les leçons que tous les vrais chefs doivent apprendre ?

 La première leçon est une leçon de vision. Quels sont vos buts ? Quel est l'aiguillon spirituel assez fort pour que vous mainteniez votre stabilité devant le dessein et votre fidélité à l'objectif ? Personne ne peut formuler la vision pour vous ; c'est le problème de votre personnalité, et beaucoup de ce que vous ferez et deviendrez dépendra de la force de la vision et de la beauté de l'image que créera votre imagination.

 La deuxième leçon est le développement d'un juste sens des proportions. Ce dernier, lorsqu'il sera vraiment développé et correctement appliqué, vous permettra d'avancer humblement sur la voie. Il n'est aucun vrai chef qui ne soit humble, car il saisit l'immensité de sa tâche ; il évalue les limites de sa contribution, à la lumière de la vision, et la nécessité de se perfectionner constamment, de cultiver sans cesse un esprit de recherche spirituelle intérieure, afin de fournir un jour une contribution adéquate.

Donc, continuez à apprendre ; continuez à n'être pas satisfait de vous-même ni de ce que vous avez obtenu, non pas de manière morbide, mais de façon que le principe de la croissance et du progrès soit entretenu en vous.

Nous aidons les autres par notre propre effort pour parvenir au but, ce qui implique une pensée claire, de l'humilité et une constante mise au point.

 La troisième leçon est le développement de l'esprit de synthèse. Cela vous permet de tout inclure dans le champ de votre influence et aussi d'être inclus dans le champ d'influence de ceux qui sont plus grands que vous.

C'est ainsi que s'établit la chaîne de la Hiérarchie.

 Une autre leçon qui, en réalité, découle de ce qui est dit ci-dessus, est d'éviter l'esprit critique, car la critique conduit à des barrières et à la perte de temps. Apprenez à distinguer l'esprit critique de l'aptitude à l'analyse, et à appliquer pratiquement l'analyse. Apprenez à analyser la vie, les circonstances et les gens sous l'angle du travail et non du point de vue de votre personnalité ; analysez-les aussi sous l'angle de l'ashram, et non comme un directeur ou un maître d'école, sur le plan physique.

 Votre imagination peut-elle se représenter votre réaction quand – du fait que vous êtes le chef – vous devrez endosser le blâme pour tout échec, même si vous n'êtes pas personnellement responsable ; quand vous devrez accepter, sans exercer de représailles, les attaques de ceux que vous essayez d'aider, qui attendent trop de vous et vous obligent à vivre sous les feux de l'opinion publique ; que ferez-vous quand les travailleurs que vous aurez choisis ne comprendront pas, ou se montreront déloyaux, ou critiqueront sans raison, ou s'opposeront à vous par ambition ; quand ils refuseront volontairement de comprendre votre point de vue, quand ils parleront de vous à d'autres personnes en attisant les ressentiments contre vous – ressentiments probablement sans fondement ?

 Ce n'est pas le genre de chose que votre personnalité accepte facilement, et votre imagination créatrice ferait bien de commencer à traiter de ces problèmes, de sorte que les principes de conduite devant se faire jour, soient bien clairs à vos yeux. Avez-vous l'élégance intérieure du cœur, qui admet l'erreur et la faiblesse, qui vous fait reconnaître une erreur de technique, de méthode, d'approche, de jugement ou de paroles, s'il était nécessaire de colmater une brèche et si l'intérêt du travail était en jeu (6-666/7/9).