CHAPITRE 133 — LES OCCULTISTES ET LES MYSTIQUES

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CHAPITRE 133

LES OCCULTISTES ET LES MYSTIQUES

 

1. Le sentier de la connaissance est celui de l'occultiste et du sage, et le sentier de l'amour est celui du mystique et du saint. La voie de la tête, ou celle du cœur, ne dépend pas du rayon, car il faut connaître l'une et l'autre.

Le mystique doit devenir occultiste ; l'occultiste blanc a été un saint mystique. La vraie connaissance est amour intelligent, car c'est la fusion de l'intellect et de la dévotion. L'unité est expérimentée dans le cœur, son application intelligente à la vie doit se faire par la connaissance (4-91).

 2. On peut considérer l'aspirant au discipulat comme celui qui a beaucoup appliqué la voie du cœur dans les incarnations passées et pour qui, dans cette incarnation, la voie mentale prend une plus grande importance (4-91).

 3. Le mystique n'est pas nécessairement un occultiste, mais l'occultiste contient le mystique. Le mysticisme n'est qu'un pas sur le Sentier de l'occultisme.

 En trouvant le royaume de Dieu en lui-même et par l'étude des lois de son être, le mystique devient alors versé dans les lois qui gouvernent l'Univers dont il est une partie. L'occultiste reconnaît le royaume de Dieu dans la nature ou le système, il se regarde comme une petite partie de ce grand Tout, et par conséquent, gouverné par les mêmes lois.

 ... Pour dire les choses plus simplement : après l'initiation, le mystique est fondu dans l'occultiste car il est devenu un étudiant des lois occultes ; il doit travailler avec la matière, avec ses manipulations et ses usages ; il doit maîtriser et contrôler toutes les formes inférieures de la manifestation, et apprendre les lois sous lesquelles travaillent les dévas constructeurs. Avant l'initiation, le sentier mystique peut être appelé le Sentier de Probation.

Avant que l'occultiste puisse sagement manipuler la matière du système solaire, il doit être devenu maître des lois qui gouvernent le microcosme, et bien qu'il soit naturellement sur le sentier occulte, il doit encore trouver le Dieu à l'intérieur de son être avant qu'il puisse s'aventurer avec certitude, sur le sentier de la loi occulte.

 Le mystique cherche à travailler de l'émotionnel à l'intuitionnel et de là, à la Monade ou Esprit. L'occultiste travaille du physique au mental, et de là, à l'Atma ou Esprit. L'un emploie la ligne de l'amour ; l'autre celle de la volonté. Le mystique échouera dans le dessein de son être, celui de l'amour dans l'action, à moins qu'il ne coordonne le tout par l'emploi de la volonté intelligente. C'est pourquoi il doit devenir l'occultiste.

 De même l'occultiste échoue et devient seulement un représentant égoïste du pouvoir travaillant par l'intelligence, à moins qu'il ne trouve un but pour cette volonté et cette connaissance, par la stimulation d'un amour qui lui donnera un mobile suffisant pour tout ce qu'il recherche (2-155/7).

 4. Le Mystique :

 Il se concentre davantage sur les choses abstraites et sur les attributs que sur les aspects, et davantage sur le côté vie, que sur les choses concrètes. Il aspire, il brûle, il harmonise, il aime et il travaille à travers la dévotion. Il médite en s'efforçant d'éliminer complètement le mental concret et aspire à s'élancer du plan des émotions à celui de l'intuition.

 Il a les défauts de son type ; rêveur, visionnaire, non pratique, émotionnel, et manquant de cette qualité mentale que nous appelons la discrimination. Il est intuitif, enclin au martyre et au sacrifice personnel (2-157).

 5. Le mystique élimine ou entreprend de surpasser le mental dans son processus de la découverte du Soi. Par son intérêt intelligent pour les formes qui voilent le Soi, et par l'emploi du principe du mental sur ses deux niveaux, l'occultiste arrive au même point. Il reconnaît les enveloppes qui voilent. Il s'applique à l'étude des lois qui régissent le système solaire manifesté. Il se concentre sur l'objectif, et dans ses premières années dédaigne de temps en temps la valeur du subjectif. Il parvient finalement à la vie centrale par l'élimination d'une enveloppe après l'autre, par la connaissance consciente et le contrôle. Il médite sur la forme jusqu'à ce que la forme soit perdue de vue et le créateur de la forme devient alors tout en tout (2-158/9).

 6. Les notes-clés de la vie occulte ont été (et avec raison) les notes de la connaissance, de l'approche mentale du problème de la divinité, de la reconnaissance de l'immanence divine et du fait que "tel qu'Il est, ainsi sommes-nous". Il n'y a, toutefois, aucun sens de dualité. Le but est la réalisation d'une telle identification approuvée et appréciée que l'homme devient ce qu'il est, un Dieu et finalement Dieu en manifestation. Ceci n'est pas la même chose que l'union mystique.

 Et cependant, tout le thème est mystique et foncièrement subjectif. Le temps viendra où le mystique appréciera et suivra la voie de la tête et non plus seulement la voie du cœur. Il apprendra à comprendre qu'il doit perdre son sens du Bien-Aimé dans la connaissance que lui et le bien-aimé sont un et que la vision doit disparaître et disparaîtra au fur et à mesure qu'il la transcendera (notez cette phrase) dans les plus vastes processus d'identification au moyen de l'initiation.

 L'occultiste, à son tour, doit apprendre à faire entrer l'expérience mystique en une conscience pleinement compréhensive, en tant qu'exercice de récapitulation, avant de la transcender et de passer à une synthèse et à une inclusion dont l'approche mystique n'est que le commencement et dont le mystique reste inconscient.

 Le mystique est trop enclin à avoir le sentiment que l'occultiste surestime le chemin de la connaissance et il répète à satiété que le mental est le destructeur du réel et que l'intellect ne lui apporte rien. L'occultiste est également enclin à mépriser la voie mystique et à considérer la méthode mystique comme "se trouvant loin derrière lui". Mais tous les deux doivent apprendre à fouler le chemin de la sagesse. Le mystique doit devenir l'occultiste et le deviendra, et cela, qu'il aime le processus ou non.

Il ne peut, à longue échéance, y échapper, mais l'occultiste n'est pas un véritable occultiste tant qu'il n'a pas redécouvert l'expérience mystique et qu'il ne l'a pas traduite en termes de synthèse. Notez la structure des mots que j'utilise dans ce dernier paragraphe car elle sert à éclairer le problème.

J'utilise donc le mot "mystique" dans cette partie du traité pour décrire l'homme intelligent, hautement mental et ses processus sur le Sentier de l'Etat de Disciple (15-499/500).

 7. Ce sont des étudiants de l'occultisme que l'on recherche actuellement, et non des mystiques ; l'appel lancé s'adresse à des hommes et à des femmes pensant avec clarté, et non à des fanatiques ou à des personnes qui ne voient que l'idéal, et sont incapables de travailler dans des situations données avec les choses telles qu'elles sont, et qui ne pourraient donc appliquer les compromis nécessaires et inévitables (13-586).

 8. La première initiation pourrait être considérée comme le but et la récompense de l'expérience mystique ; fondamentalement, ce n'est pas une expérience occulte dans le vrai sens du terme, car elle est rarement comprise exactement ou préparée consciemment, comme c'est le cas pour les initiations suivantes ; c'est pourquoi les deux premières initiations ne sont pas considérées comme des initiations majeures.

 La première initiation est l'aboutissement de la Voie mystique ; celle-ci ayant joué son rôle, l'aspirant y renonce et suit alors la "Voie illuminée" de l'occultisme, qui conduit aux zones illuminées des états de conscience.

 On s'aperçoit ainsi que les deux voies sont essentielles ; la voie mystique est celle de la majorité actuellement, et un nombre important et croissant de mystiques va se dégager des masses modernes ; parallèlement, la voie occulte attire de plus en plus le monde de l'intelligentsia. Son expérience n'est pas fondamentalement religieuse, au sens où l'entend l'homme d'Église traditionnelle. La voie de la science est aussi profondément nécessaire à l'humanité que la voie de la religion, car on trouve "Dieu" également sur ces deux voies. La voie scientifique conduit l'aspirant dans le monde des énergies et des forces qui est le véritable monde de l'effort occulte, révélant le Mental universel et le fonctionnement de cette grande Intelligence qui créa l'univers manifesté. L' "homme nouveau", né à la première initiation, doit suivre et suivra la voie de l'occultisme ou de la science, qui le fait sortir inévitablement du monde du mysticisme pour entrer dans la perception sûre et scientifique de Dieu, en tant que vie ou énergie (18-536).