CHAPITRE 144 — LE PROBLEME SEXUEL

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CHAPITRE 144

LE PROBLEME SEXUEL

 

1. Je voudrais dire quelques mots au sujet du sexe dans la vie du disciple. Il règne une grande confusion dans l'esprit des aspirants sur ce sujet ; l'injonction au célibat notamment fait figure de doctrine religieuse.

Nous avons souvent entendu par des individus bien intentionnés mais illogiques que du fait qu'un homme est un disciple il ne peut plus se marier, et qu'il ne peut y avoir de véritable réalisation spirituelle que dans le célibat. Cette théorie a ses racines dans deux choses :

 Premièrement, en Orient, une attitude erronée en ce qui concerne les femmes a toujours eu cours. Deuxièmement, en Occident, il y a eu depuis le temps du Christ, une tendance vers la conception monastique et conventuelle de la vie spirituelle. Ces deux attitudes sont le reflet de deux idées fausses ; elles sont à la base de beaucoup d'incompréhension et au cœur de beaucoup de mal. L'homme n'est pas meilleur que la femme, la femme n'est pas meilleure que l'homme.

 Cette croyance que pour être disciple il faut mener une vie de célibat et observer une complète abstinence en ce qui concerne les fonctions naturelles, n'est ni correcte, ni désirable. Cela est évident si l'on reconnaît, primo que, si la divinité est vraiment une réalité et une expression de l'omnipotence, de l'omniprésence aussi bien que de l'omniscience, et que si l'homme est divin par essence, il n'y a pas de condition possible en laquelle la divinité ne soit pas supérieure. Il ne peut y avoir aucune sphère de l'activité humaine dans laquelle l'homme ne puisse pas agir divinement et dans laquelle toutes les fonctions ne puissent être illuminées par la lumière de la raison pure et de l'intelligence divine...

 Secondement, une vie qui n'est pas normalement équilibrée en ce qui regarde l'exercice de toutes les fonctions de sa nature : animale, humaine et divine, est frustrée, inhibée et anormale. Que tout le monde ne puisse pas se marier de nos jours est vrai, mais ce fait ne contredit pas la vérité plus grande que l'homme a été créé par Dieu pour se marier... Mais, l'idée qu'un célibat forcé soit une indication de profonde spiritualité, et constitue une condition nécessaire à tout entraînement ésotérique et spirituel est tout aussi fausse, anormale et indésirable. Il n'y a pas de meilleure école d'entraînement pour un disciple et pour un initié, que la vie de famille avec ses relations obligatoires, ses nécessités d'ajustement et d'adaptation, ses demandes de sacrifices et de service, et aussi avec ses opportunités pour la pleine expression de chaque partie de la nature de l'homme.

 Il n'y a pas de plus grand service qui puisse être rendu à la race que de lui procurer des corps pour les âmes qui doivent s'incarner et que de consacrer toute son attention aux possibilités d'éducation qui peuvent être offertes à ces âmes dans les limites du foyer...

 Le disciple et l'aspirant sur le sentier, ainsi que l'Initié sur son "chemin éclairé" n'ont donc pas de meilleur terrain d'entraînement que le mariage, normalement utilisé et réellement compris.

 Il reste vrai que parfois, lorsqu'il y est appelé dans une vie particulière, un homme peut se trouver en face du problème du célibat, et qu'il peut être forcé de s'abstenir de toutes relations physiques, de vivre une vie de strict célibat, et ceci dans le but de se prouver à lui-même qu'il est capable de contrôler le côté animal et instinctif de sa nature. Mais ce cas est souvent le résultat d'excès et de licences dans une vie précédente, nécessitant des mesures rigoureuses et des conditions anormales pour éliminer et rectifier les erreurs passées, et donner à la nature inférieure le temps de se réajuster.

Encore une fois, ceci n'est donc pas une indication de développement spirituel, mais plutôt le contraire. N'oubliez pas que je m'occupe ici du cas spécial du célibat que l'on s'impose soi-même, et pas de la condition mondiale, dans laquelle, pour des raisons économiques et autres, des hommes et des femmes sont obligés de vivre en dehors de la pleine et naturelle expression de la vie.

 En dernière analyse, le problème sexuel doit trouver sa solution au foyer et dans des conditions normales, et ce sont les individus avancés du monde, et les disciples de tous les degrés qui doivent le solutionner (14-302/4).

 2. Beaucoup d'initiés ont atteint leur but tout en entretenant normalement et intelligemment leurs relations matrimoniales. Un initié cultive une attitude d'esprit particulière qui reconnaît que toutes les formes de manifestation sont divines et que le plan physique représente aussi bien une forme de l'expression divine que n'importe quel plan plus élevé. Il réalise que la manifestation inférieure de la divinité doit être consciemment dominée par la divinité intérieure, et que tous les actes, quels qu'ils soient, devraient être accomplis avec l'intention de remplir tout devoir et toute obligation, d'être maître de toute action et toute exécution, et d'utiliser le véhicule physique au bénéfice du groupe, afin qu'il soit aidé dans son progrès spirituel...

 Dans beaucoup de cas les Initiés et les Maîtres se marient, accomplissent normalement leurs devoirs d'époux, d'épouses, de maîtres de maison, mais tout est dominé et réglé par un certain but et une certaine intention, et rien n'est laissé au hasard de la passion ou du désir. En l'homme parfait sur le plan physique, tous les centres se trouvent parfaitement maîtrisés et leur énergie est légitimement utilisée (1-179/80).

 3. Instruite par les nombreuses expériences sexuelles qui se poursuivent maintenant, la génération montante atteindra un point d'équilibre et, en conséquence, les plateaux de la balance se déplaceront dans la direction désirée. Il n'y a pas de doute à ce sujet, c'est seulement une question de temps, et celui-ci sera déterminé astrologiquement. Selon la pensée des législateurs et grâce à une juste législation, le sexe sera considéré, à un moment donné, comme une fonction divine et juste ; l'activité sexuelle sera sauvegardée par une éducation judicieuse de la jeunesse et de la foule ignorante, et aussi par le juste comportement de la nouvelle génération douée d'une haute intelligence – les enfants et les bébés d'aujourd'hui.

 La pratique d'habitudes sexuelles erronées, l'exemple d'une prostitution largement répandue (j'emploie ce mot aussi bien en ce qui concerne les hommes que les femmes), l'accroissement de l'homosexualité (non pas sous ses formes physiologiques assez rares, mais dictée par une mentalité perverse et une imagination déréglée qui sont aujourd'hui, dans une si grande mesure, la cause de l'homosexualité), l'héritage chrétien d'un esprit étroit, générateur de ce "complexe de culpabilité", en ce qui concerne le sexe, et l'héritage de corps physiques malades hyper ou hypo-sexués, tout cela a contribué à amener la race à son état chaotique actuel et à l'incompréhension de ce problème important. La solution n'interviendra pas au moyen de proclamations religieuses fondées sur une théorie périmée, ou encore par une inhibition physiologique ou dans une licence légalisée ; cette solution ne sera pas atteinte non plus par de simples mesures légales inspirées par les diverses écoles de pensée d'une communauté ou d'une nation quelconque. Elle sera le résultat de l'activité conjuguée d'une conscience spirituelle, d'une attitude raisonnée, d'une perception intellectuelle et de la poussée constante du processus évolutif.

Rien ne peut prévenir l'inévitabilité de la solution, l'avènement d'attitudes désirables et de conditions dans lesquelles le sexe pourra trouver sa juste expression (16-214/5).

 4. On vous a dit aussi que l'énergie du centre sacré (centre le plus impliqué et le plus actif au moment de la première initiation) doit être transmué et élevé jusqu'au centre de la gorge, transformant ainsi l'acte physique de création en un processus de création du beau, du bon, et du vrai. Ceci est l'a b c de votre connaissance fondamentale : la transmutation de sexe. Lors de ce processus de transmutation, les hommes ont fait de grandes erreurs en abordant la question sous deux angles :

 1. Ils ont essayé d'anéantir le désir naturel et se sont efforcés de mettre l'accent sur un célibat forcé ; ils ont ainsi fréquemment faussé la nature et soumis l' "homme naturel" à des règles qui n'étaient pas dans l'intention divine.

 2. A l'autre extrême, ils ont essayé d'épuiser le désir sexuel normal par la promiscuité, la licence et la perversion ; ils se sont fait du mal, et ont posé les bases de difficultés pour de nombreuses incarnations.

 Quand une reconnaissance adéquate du rôle que la vie sexuelle doit jouer, dans la vie courante, est accompagnée d'une concentration de pensée sur le centre de la gorge, ce centre devient automatiquement magnétique et attire les forces du centre sacré vers le haut, le long de la colonne vertébrale, jusqu'au "lieu de construction créatrice". La vie sexuelle normale est alors réglée et non atrophiée, et elle est reléguée à sa juste place, comme l'une des facultés ou l'un des appétits habituels de l'homme.

Elle est maîtrisée par le manque d'intérêt dirigé sur elle et subordonnée à la loi du pays en ce qui concerne la relation avec le pôle opposé – négatif et féminin, ou masculin et positif. Pour l'aspirant, elle devient surtout l'agent de création des véhicules nécessaires aux âmes se réincarnant. Ainsi, par la force de l'exemple, en évitant tous les extrêmes, en consacrant les énergies du corps à une utilisation supérieure, et par l'acceptation de la loi régnant dans tel pays, à telle époque, le désordre et le mauvais usage actuels du principe sexuel céderont la place à une vie ordonnée et à l'usage correct de cette fonction corporelle majeure (18-539).